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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Gilets jaunes - JOUR 26 - 12/12/2018 : le piège du salaire brut qui devient du salaire net

12 Décembre 2018 , Rédigé par Paul KEIRN Publié dans #INDIGNé(e)S, #Macron

Gilets jaunes - JOUR 26 - 12/12/2018 : le piège du salaire brut qui devient du salaire net

Intrinsèquement accro au spectaculaire-marchand*, les chaînes d’info en continu sont passées du tout gilets jaunes au tout terrorisme du marché de Noël de Strasbourg, où hélas, une fois encore un de ces fous de dieu de l’obscurantisme islamique a frappé.

*(Les chaînes privées vivent de la pub. Le prix de la pub varie selon l’audience. L’audience est d’autant plus grande que l’image est spectaculaire. Le spectacle est une marchandise. Donc les chaînes privées d’information en continu sont contraintes de montrer le plus spectaculaire de l’instant.)

Les gilets jaunes, s’ils ont disparu des écrans, n’ont pas disparu des ronds-points ! Qu’on se le dise en haut lieu : la réflexion, la mise à plat de TOUT (caractéristique des révolutions citoyennes) se poursuit.

C’est aussi, grâce à internet, le moment d’approfondir. Tout le monde ou presque étudie, consulte les lois, les dires des uns et des autres. C’est passionnant. Et nécessaire !
D’autant que les fake news du « complot international » sont là, bien là, conduisant toujours, finalement, à un délire raciste et/ou antisémite, type complot juif international, via ceci, cela, les francs-maçons, les illuminati ou autres délires fascisants. Prudence donc : le meilleur antidote est de chercher, lire, creuser, de rechercher la source la plus qualifiée.

On a vu précédemment la ruse gouvernementale du faux taux d’inflation, parfaitement légal mais largement sous-estimé, permettant d'affirmer qu'il y a une hausse du pouvoir d'achat. On croît rêver ! On y reviendra.

On a vu la ruse de la droite au pouvoir consistant à toujours parler « à budget constant », comme des vases communicants, si on baisse çi on remonte ça et réciproquement, sans aller chercher l’argent là où il est en abondance !

On a vu la ruse consistant à donner « aux plus démunis », en "oubliant" comme depuis des lustres les classes moyennes. Tout simplement parce que ça coûte moins cher et que personne ne peut moralement s’y opposer.

On va voir aujourd’hui une ruse sur les salaires : l’augmentation du net par le brut !

Il faut lutter contre le « Ya qua prélever sur les charges patronales pour augmenter le salaire net ».

Dire cela, c’est oublier 250 ans d’histoire des luttes ouvrières et ne pas savoir ce qu’est votre salaire. 
Complément de  lecture, simple et clair  : Histoire de la  protection sociale en France
https://www.fredericbizard.com/histoire-de-la-protection-sociale-en-france
Le salaire ce n’est pas seulement le « net », ce qui approvisionne votre compte en banque à la fin du mois.

Votre salaire c’est le « brut chargé » c’est-à-dire le salaire net + les charges sociales salariales (cela donne le « brut ») + les charges sociales patronales (c’est le « brut chargé »).

Votre salaire, c’est le brut chargé.

Je vous entends :« Ah oui, mais moi, je ne touche que le net ! »
C’est vrai...et c’est faux. C’est vrai si l’on prend pour référence la fin du mois.

Cette fameuse fin du mois qui pour certains et certaines commence le 5. Avec les agios des banques qui vous enfoncent la tête encore plus profond. Ces banques, qui vous prêtent un parapluie quand il fait beau et vous le reprenne quand il pleut. Ces banques qui ont le droit d’augmenter leur capital de 100 quand elles vous prêtent 10 (elle ne prête rien : c’est vous qui signer une reconnaissance de dette en faisant un emprunt! Ainsi, vous créez de l’argent virtuel (que la banque n’a pas) par un simple jeu d’écriture). Très fort le système.

Le salaire différé

Revenons à nos moutons ! « Ah oui, mais moi, je ne touche que le net ! »

Le salaire net est immédiat (fin de mois).
La part du brut (cotisation salariale) et la part du brut chargé (cotisations patronales) que vous ne touchez pas on l'appelle « salaire différé ». Mieux : on devrait dire « que vous ne touchez pas immédiatement ». 
Vous le touchez (ou ne payez rien) dès que vous êtes en arrêt maladie, quand vous avez des enfants ou êtes à la retraite. Regardons ce qu’il y a dans ces cotisations sociales, tant salariales que patronales :

C’est de l’argent pour prévoir et partager au niveau national les frais concernant la maladie (sécurité sociale, accidents du travail et maladies professionnelles), la famille (allocations familiales), le chômage,  la vieillesse (retraites), l’invalidité, le décès, etc.

C’est l’argent de votre salaire destiné à un futur immédiat ou lointain.

Exemple : 
Pour un salaire net de 1 200 € :
Les charges salariales s’élèvent à 22 % du salaire brut. Ici, 341 €. Le salaire brut coûte donc à l’entreprise 1200 + 341 = 1541 €.
Les charges sociales patronales s’élèvent à 42 % du salaire brut. Dans notre exemple, elles s’élèvent à 651 €*.
Dans cet exemple, votre salarié perçoit 1 200 € de salaire net, pourtant votre entreprise a déboursé en tout : 2 192 €.

Voir l’article, simple et clair expliquant la ventilation du brut* : https://www.expert-comptable-tpe.fr/articles/cotisations-sociales-cotisations-patronales-quelles-differences/
*la répartition entre les différentes caisses

Qu’en conclure, primo ?

Si c’est le gouvernement, quel qu’il soit, qui décide de prendre sur le brut pour augmenter le net, il vous vole une partie de votre avenir. Il vous donne maintenant ce dont vous aurez besoin plus tard.
Si c’est vous qui le demandez et l’obtenez, vous vous tirez une balle dans le pied. 
Tout simplement parce que vous videz les caisses de cette « assurance nationale d’état, obligatoire»  que sont les charges salariales et patronales. 
Évidemment, sur le moment c’est agréable, ça met du beurre dans les épinards. Mais cela conduit – à terme – à une restriction de divers remboursements.

Qu’en conclure, deuzio ?

C’est là que, généralement, le pouvoir vous dit « ah mais alors, il faut savoir ce que vous voulez : si on augmente l’un on baisse l’autre. Inversement.
C’est là qu’est la ruse, car en disant cela on parle à "budget constant", une fois encore.

Alors qu’on pourrait très bien alimenter toutes les cotisations sociales avec une taxe sur les transactions financières (en Bourse) bien plus élevée, le rétablissement de l’ISF, les taxes sur le kérosène, sur les poids lourds étrangers, sur une partie de la TICPE (taxe sur les carburants), une partie de la CICE, etc. Et bien sûr, sur le retour des 80 milliards d’évasion fiscale, légale ou frauduleuse.
Le problèmes c’est que l’état ne veut pas toucher aux riches. Et Macron moins que tout autre.
Comme si les riches faisaient naître la valeur par leur présence en France, en les cajolant, alors que ce sont tous les français qui par leur travail font la richesse.

L’argent existe en abondance : mais il faut avoir la volonté politique d’aller le chercher ou contraindre le pouvoir à le faire. C'est la feuille de route des Gilets jaunes.

Imaginez : dans certaines sociétés qui font de gros bénéfices et pratiquent l’intéressement (prime sur les bénéfices) ou la participation (quote-part des bénéfices), il n’est pas rare que les salariés touchent 12 mois de salaire, plus 1, 2, voire 3 mois de salaire en participation (généralement placé à cinq ans).
Tous ces mois de salaire supplémentaires représentent souvent...1 % des bénéfices.
Si, on peut rêver, les dirigeants allouaient 10 % des bénéfices aux salariés, cela représenterait 42 mois de salaire (30+12) par an. Avec seulement 10 % des bénéfices !
Alors soit on attend ce cadeau, soit on le prend par la lutte. Soit en attendant, on créé des scop où tous les travailleurs sont propriétaires du capital et répartissent les bénéfices à leur guise.

Paul KEIRN

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