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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Gilets jaunes - JOUR 52 : incroyable organisation en "jeu de con" du "Grand débat citoyen" - Une folie

7 Janvier 2019 , Rédigé par Paul KEIRN Publié dans #INDIGNé(e)S, #Macron

Gilets jaunes - JOUR 52 : incroyable organisation en "jeu de con" du "Grand débat citoyen" - Une folie

Grande déception concernant le grand débat citoyen que j'ai pris le temps d'analyser hier en détail. Ce n'est vraiment pas intelligent politiquement de la part de Macron : il reste dans l'optique de rouler et d'écraser le mouvement Gilets jaunes. C'est très bête ! Vraiment très bête et dangereux. Macron voudrait entretenir le chaos, il ne s'y prendrait pas autrement. J'ai du mal à comprendre cette attitude.

Quelle est la règle du jeu ?
Le Grand débat citoyen (le GDC ) n’est pas un jeu, tant s’en faut, mais avant de débattre il faut bien se fixer des règles. Si le GDC était un jeu quelle en serait la règle ? Comment tout ça fonctionne ? Avant de passer quelques heures sur le net pour savoir où on en était (à une semaine de son ouverture), je me suis laissé aller à imaginer ce qu’il pourrait être :

Je l’imagine décomposable en trois parties : les joueurs prennent connaissance des règles ou les conçoivent ensemble ; les joueurs jouent la partie en respectant les règles prédéfinies et enfin, au terme de la partie, on voit la répartition des gains.

Eh bien pour le GDC les règles sont déjà faites !

En France, la procédure de débat public est prévue par la loi no 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement. Et notamment son chapitre 1 :

« De la consultation du public et des associations en amont des décisions d'aménagement ». On peut lire tout ça ici : https://aida.ineris.fr/consultation_document/2167. Comme d’habitude c’est assez compliqué, mais compréhensible.

Plus simple est le texte du site http://www.participation-et-democratie.fr/en/dico/debat-public

dont voici un extrait :

« Dispositif de démocratie participative institué par la loi et mis en œuvre par la Commission nationale du débat public (CNDP) sur les grands projets ou politiques dont elle est saisie en raison de leurs forts impacts sur l'environnement et l'aménagement du territoire. La Commission particulière du débat public (CPDP) qui a organisé le débat public pendant 4 à 6 mois établit le compte rendu de l'ensemble des échanges qui ont eu lieu, et la Commission nationale en tire un bilan. Les commissions sont neutres et ne donnent pas d'avis sur le projet soumis à examen public, mais publient, à l'issue du débat, leur compte rendu et bilan qui synthétisent les avis du public et des parties prenantes. Trois mois plus tard, le décideur doit rendre sa décision en explicitant ce qu'il prend ou non en compte du débat public. »

La dernière phrase est évidemment la plus décevante : « .../...le décideur doit rendre sa décision en explicitant ce qu'il prend ou non en compte du débat public. »

En résumé, c’est un jeu de con !

Bref, Macron pioche ce qu’il veut dans tout ce qu’on a demandé ! En résumé, c’est un jeu de con ! On se retrouve exactement comme dans le processus de discussion sur la loi travail ! "Dites tout ce que vous voulez et je vous dirais ce que je décide"

Ajout du 7/01/18 -18h20 : on voit Bruno Le Maire sur un plateau télé, confirmer que l'on ne touchera pas à l'ISF et, perroquet macronien, qu' "on ne va pas détricoter" tout ce qui a été fait "et qui était contenu dans les promesses de campagne" du candidat Macron (le fameux programme que personne n'a lu).

Mais il faut quand même y participer : ne serait-ce que pour mettre en évidence sa mauvaise foi.

Voyons l’arbre des possibilités :
1 – macron accepte toutes les revendications du peuple (c’est le « mode utopique »)
2 – macron écoute pendant deux mois nos revendications et n’en retient aucune (mode « guerre civile »)

3 – il va de soi que ce ne sera ni 1 ni 2, mais le « mode présumé acceptable »

C’est-à-dire faire accepter ses choix en en minimisant le « coût » (financier, politique et d’image).

Quel est le but de Macron ? Que le mouvement de contestation cesse, en dépensant le moins possible, sans changer de cap et sans faire contribuer les riches. Et ce, afin de lui permettre de poursuivre ses réformes scélérates et de regagner des points aux élections européennes.

Hypothèse du « mode présumé acceptable »

Je serais à sa place, je dirais

OK pour le retour l’ISF,

OK pour la réindexation des retraites sur l’inflation,

OK pour le RIC mais on verra plus tard les règles,

OK pour réduire les privilèges des élus.

Ce serait fort. Et astucieux de sa part :

► les riches savent échapper à l’ISF, surtout depuis la nouvelle loi de finance 2019 sur l’ « exit tax » qui réduit l’attente de transformation en cash des actions en bourse des richesse parties à l’étranger de 15 ans à... 2 ans! Sans passer par la case « impôt de 30 % »). En plus le retour à l’ISF était symbolique et très demandé. No problem !
► la réindexation des retraites sur le l’inflation a un coût, tel qu’il était avant la désindexation, mais le calcul faussé de l’inflation (largement minimisé par l’Insee) permettra de regrignoter rapidement le déficit. Mais ça fait bien. Les retraités seraient contents et Macron se donnerait l’image d’un homme qui sait reculer intelligemment.

► Un OK pour le RIC, de principe, mais pas aussi souple que le souhaitent les Gilets jaunes. « Un essai d’un an » sur des bases très restrictives et limitées à l’échelle communale. Hein, pas mal ça !
► réduire les privilèges des élus : ça fait plaisir "peuple haineux" et surtout ça fait des économies !
► on peut même ajouter un 0 % de tva sur la farine et le lait (denrées de première nécessité), mais pour seulement pour les foyers disposant de moins de X Euros.

Voyez : ça ne touche pas les riches qui ont financé sa campagne électorale, on ne change pas de cap et ça démobilise, sans doute, pas mal de monde.

Eh bien, voyez vous, psychologiquement, je ne crois pas que Macron soit capable d'adopter ces concessions qui pourtant n’élargissent pas l’assiette du budget (le total des ressources possibles)

Je serais bien étonné qu’il consente à avaler ces reculs. Trop fier ? Trop rigide ? Trop moulé dans son arrogance et son mépris du peuple. C'est certainement ça.

Mais ses états d’âme on s’en fout ! On veut du pouvoir d’achat, on veut plus de démocratie.

Le quotidien Le FIGARO nous en dit plus (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/01/06/01016-20190106ARTFIG00063-gilets-jaunes-comment-le-grand-debat-national-va-se-derouler.php)


"La consultation s'achèvera le 15 mars. Dans la dernière phase de consultation, quatre «ateliers nationaux» issus des quatre thèmes donnés par le gouvernement seront mis en place. Toujours selon le JDD, ils devraient associer 100 à 200 personnes tirées au sort, ou issues de la société civile, pour délibérer sur des propositions. Enfin, cette masse de données fera l'objet d'une synthèse par la CNDP." À charge pour l'exécutif de traduire ces demandes par des actes, tout en maintenant le cap du programme pour lequel il a été élu »

Ah Ah ! Une fois encore, la dernière phrase dit tout ! Quand aux personnes tirées au sort je les vois mal délibérer sur les choix des gilets jaunes. Quel gâchis de se moquer ainsi du peuple. C'est lui faire violence que de le mépriser.

 

-o0o-

 

Quoiqu’il arrive, il faut qu'UN MOIS avant les élections européennes le pouvoir d’achat des français (y compris les classes moyennes) ait largement augmenté.

Que les citoyens puissent réellement utiliser le RIC pour avoir une prise réelle sur les choix politiques : la gestion de la cité (politique) c’est le peuple qui doit la gérer, autant que ses représentants élus

et

que les pollueurs soient les payeurs de la transition énergétique.

Rien, personnellement, ne me fera revenir sur l’obtention de ces nouveaux acquis.
Et que le maximum des points suivants soient acquis, car pour l’instant RIEN n’a été fait en ce sens :

POUVOIR D’ACHAT
RIEN sur la baisse des taxes sur les carburants (la non-augmentation au 1er janvier n’est pas une baisse). Il faut demander la TICPE flottante pour être prêt à répondre à une brutale augmentation.
RIEN sur la réindexation des pensions de retraite sur l’inflation. Même si l’on sait que l’inflation légale (calculée par l’Insee) est fausse. 
RIEN sur l'augmentation du nombre de tranches des impôts pour le rendre plus juste
RIEN sur le point d'indice, étalon des salaires des fonctionnaires qui restera lui gelé en 2019. un point d'indice qui n'a été relevé que de 0,6% en dix ans ! Avec l'inflation, bonjour la perte de pouvoir d'achat !
RIEN sur les pensions d'invalidité : les pensions d’invalidité et les rentes accidents du travail – maladies professionnelles n’augmenteront que de 0,3 % en 2019 et 2020. Bien moins vite que la hausse des prix : 2,3 % théoriques
.RIEN pour les ambulanciers : désormais, depuis le 1er octobre 2018, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d’offres, à la place des patients, et en assument directement le coût. Les grands groupes cassent les prix et ruinent les artisans ambulanciers ou les petites structures.

ATTAQUE DES VRAIES RESSOURCES FINANCIÈRES
RIEN sur l’ISF, le rétablissement de l’impôt sur la fortune, même si c’est juste symbolique. Par principe.
RIEN sur une augmentation de la taxe sur les transactions boursières (vote de refus de l’augmenter en date du 20 octobre 2018).
RIEN sur l’ « exit tax », à la suite du vote sénatorial, une heure avec le discours de Macron
RIEN sur la taxation du kérosène, notamment des avions
RIEN de nouveau sur l’évasion fiscale.
RIEN sur la diminution de la CICE, ce cadeau de 40 milliards d’Euros aux plus grosses entreprises est scandaleuse.

FONCTIONNEMENT DE L’ÉTAT
RIEN sur le calcul secret* de l’inflation par l’Insee, à la botte de l’État, qui minimise l’inflation pour ne pas augmenter le Smic, les allocations chômages et les retraites. Et pour affirmer, contre toute évidence, que le pouvoir d’achat augmente
RIEN pour l’instant concernant le RIC, le référendum d’initiative citoyenne.
RIEN sur la proportionnelle intégrale à l’Assemblée nationale, afin qu’elle soit une photo de l’opinion.

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