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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Gilets jaunes - JOUR 34 : les 10 ruses du débutant Macron pour noyer les Gilets jaunes

20 Décembre 2018 , Rédigé par Paul KEIRN Publié dans #INDIGNé(e)S, #Macron

Gilets jaunes - JOUR 34 : les 10 ruses du débutant Macron pour noyer les Gilets jaunes

LES 10 RUSES DE MACRON

- 1. Ruse du pourrissement
- 2. Ruse du « aux plus démunis »
- 3. Ruse de la prime
- 4. Ruse du « brut alimentant le net »
- 5. Ruse du plafonnement 
- 6. Ruse du « budget constant »
- 7. Ruse du faux taux d’inflation
- 8. Ruse de la fuite des riches
- 9. Ruse de la politique du chéquier
- 10. Ruse de la fausse écologie

L’objectif de Macron est bien sûr de faire cesser le mouvement révolutionnaire des Gilets jaunes. Mais il pense devoir le faire :
- sans diviser les tendances divergentes au sein de sa majorité et même de son gouvernement
- sans être recadré par Bruxelles
- sans toucher aux pouvoirs et à l’argent des plus riches
- sans changer de cap
- sans mécontenter les forces de l’ « ordre bourgeois »

- 1. Ruse du pourrissement
Sans doute la plus classique : le pouvoir temporise, gagne du temps en attendant et surtout en espérant que le mouvement se fatigue, s’épuise et finalement retombe. On peut dire que c’est raté !
La chaleur de la découverte d’une solidarité nouvelle autour des ronds points, véritables forums populaires, vraie démocratie, avec rejet des prétendues élites hors sol et de la société civile (appelés corps intermédiaires, partis, syndicats, représentants). Seuls les maires, proches des douleurs subies ont été préservés. Macron s’est finalement rendu compte que le mouvement n’était pas prêt de s’essouffler, malgré le soutien des chaînes d’information en continu.

- 2. Ruse du « aux plus démunis »
Forcer de négocier ou de faire semblant, Macron a emprunté la voie du don « plus démunis ». Un grand classique quand on ne veut dépenser que pour une partie de la population en laissant tomber comme d’habitude les classes moyennes. Tollé général ! Les ronds points ont compris la ruse et ont affirmé les besoins des classes moyennes, éternelles oubliées des hausses. Le don aux plus démunis a bien fonctionné car personne ne peut refuser l’aide à celles et ceux qui sont en difficulté, même s’il s’agit davantage de charité cataplasme que de justice sociale.

- 3. Ruse de la prime
La « prime » a tous les avantages pour le pouvoir : elle est rapide et finalement peu coûteuse !
Elle n’alimente pas les points retraite puisqu’il ne s’agit pas d’un salaire : les bénéficiaires sont roulés. Le pouvoir sait qu’elle peut être temporaire et ne se privera pas d’y mettre un terme. Et enfin le pouvoir sait qu’elle sera très rapidement grignotée par l’inflation. Mais, sa rapidité d’intervention joue le rôle d’un calmant social rapide et donne le sentiment d’avoir eu gain de cause.
Macron continue d’utiliser cette ruse.

- 4. Ruse du « brut alimentant le net »
Il s’agit d’augmenter le salaire net en piochant sur les cotisations sociales salariales et les cotisations sociales patronales. En jouant sur la méconnaissance du fait que ces charges font partie du salaire et sont le fruit de plus de cent ans de luttes revendicatives. La part du « brut » et la part des charges patronales alimentent les caisses des allocations familiales (famille), des congés maladie (santé), des accidents du travail, etc. Le « brut chargé » représente le vrai salaire, dont on ne touche que net à la fin du mois. Le ruse consiste à augmenter le net avec du brut et de ce fait réduire ce « salaire différé » que sont les charges sociales, salariales et patronales.
La ruse commence à être éventée, mais elle continue souvent, à l’image d’une prime, à contenter immédiatement.

- 5. La ruse du plafonnement
C’est ce qu’on est en train de vivre et que Macron et sa bande de technocrates utilisent à merveille. On vous donne ceci MAIS...pour ceux qui gagnent moins de 2000 €, ah oui mais pas les salaires mais les revenus globaux, mais pas seulement la personne mais le foyer. Mais selon le nombre d’enfants... Et encore, on a envie de dire, si un blaireau n’a pas traversé la cour. 
Finalement le nombre des bénéficiaires se réduit comme un peau de chagrin ! Une économie qui en plus divise. Et quoi de mieux que de diviser pour mieux régner.

- 6. La ruse du budget constant
 Elle consiste à affirmer aux Gilets jaunes et à toute la population : « voilà ce dont on dispose. Maintenant si vous voulez plus de ceci, il faudra diminuer plus de cela ». « On ne peut pas à la fois augmenter les services publics et diminuer les taxes ». Ce « soyez raisonnable » ne prend pas en compte l’augmentation des recettes qu’il est possible de faire en allant chercher l’argent là où il est. On a vu précédemment qu’en augmentant de 1 centime d’Euro la taxe sur chaque transactions financières (à la Bourse de Paris), on pouvait gagner ainsi plus de 100 milliards par an. 
On est encore souvent dans cet argumentaire du « budget constant », encore que cette ruse commence à s’essouffler. 
Macron ne veut pas céder sur ce point. Il a l’habitude de faire payer la classe moyenne à la place des riches et ne change pas de cap. A nous de lui faire rendre gorge.

- 7. La ruse du faux taux d’inflation
L’augmentation naturelle des prix à la consommation (inflation) fait l’objet d’une observation constante par l’INSEE. En relevant près de 200 000 prix tous les mois, qu’elle compare avec ceux du mois précédent, elle peut dégager un taux d’inflation.
Le montant des allocations chômage, des retraites, du Smic étaient indexés sur le taux d’inflation. Indexé, c’est-à-dire que retraite, chômage et Smic augmente (augmentaient!) proportionnellement au taux d’inflation. Il est SCANDALEUX que les retraites soient désormais désindexées parce que cela conduit à un appauvrissement progressifs des populations retraitées qui, pourtant ont largement cotisé pendant 40 ans de travail.
MAIS IL Y A PIRE : l’INSEE truque l’augmentation des prix : la part des loyers dans votre budget est évalué à 6 % (alors qu’il est à 25, 30 voir 50 % dans les grandes villes), les ordinateurs à 50 €, les prêts immobiliers ne sont pas pris en compte !
Le taux d’inflation est faussé afin que les retraites, le Smic et les allocations chômage augmentent moins vite qu’elle le devraient. Trente ans à ce régime conduit au mouvement des Gilets jaunes
Le combat pour annuler la ruse du faux taux d’inflation est essentiel.

- 8. La ruse de la « fuite des riches »
C’est cette ruse qui permet à Macron de maintenir L’ISF en place ou dans une moindre mesure IFI. « Si on taxe les riches, ils ne vont plus investir en France »
Eh bien c’est faux : et l’information ne vient pas de n’importe qui mais de la « revue du capitalisme mondial » qu’est FORBES. Statistiques à l’appui, FORBES démontre que l’ISF n’a pas fait fuir les riches, pas davantage d’ailleurs qu’elle n’a créé des emplois nouveaux. 
Pourquoi les plus riches s’embêteraient-ils à faire fructifier leur argent dans l’industrie, alors qu’ils gagnent davantage en faisant travailler l’argent lui-même, en investissant dans les fonds de pension et tous les « produits financiers » (qui travaillent jour et nuit, ne se mettent jamais en grève). Le rêve ! Macron utilise cette ruse pour ne pas s’attaquer à la manne financière. C’est bien le président des riches. Et pourtant c’est là qu’est l’argent qui manque.

- 9. La ruse de la « politique du chéquier »
Elle consiste à faire des chèques sans autre provision que le travail de nos enfants.
Elle consiste à trouver de l’argent en empruntant sur les marchés boursiers, à la BCE à des taux d’intérêts très faibles. C’est un peu « faire marcher la planche à billet » mais de manière électronique. Macron en est là : il emprunte à tout va pour les primes, les hausses que le mouvement social le contraint à faire. En cela, il endette nos enfants, qui, eux, devront rembourser cette dette.
C’est une manière de botter en touche dans le futur, tout comme il le fait en piochant dans le salaire différé, dans le salaire net en piochant dans le salaire brut. Une fois encore, Macron garde le cap en se refusant à piocher là où est l’argent, chez les puissances financières : banques, marché boursiers, ultra-riches.

- 10. La ruse de la fausse écologie
Faire passer la pilule des ponctions toujours plus grandes qui affectent notre pouvoir d’achat trouvait un argument juste avec le traitement du réchauffement climatique. Plouf, l’argument a fait long feu quand on s’est rendu compte que seulement 19,1 % de la surtaxe sur les carburants allaient vraiment à l’écologie ! Pour l’instant, l’écologie, n’ayant plus « bon dos », est plutôt estompée. Une fois encore, il faudra que ce soit les pollueurs qui soient les payeurs et non pas le pauvre bougre qui allume sa cheminée. La France ne représente que 0,1 % de la pollution mondiale (la Chine, 25 %!) et la part des ménages n’est que de 22 % (de ces 0,1%). Les industries et les transports étant les plus gros pollueurs. Mais Macron ne taxe pas le kérosène, pas davantage que les transporteurs étrangers.
  
Il faut, en ce 20 décembre 2018, ne pas se laisser affaiblir par toutes ces ruses : il faut revenir aux fondamentaux du mouvement et exiger :

► La TICPE flottante. La taxe sur les carburants doit être variable selon les cours du pétrole brut. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. On a seulement gagné de ne pas avoir de nouvelles hausses. Et ce, temporairement. Ce n’est pas acceptable. A la première crise internationale, le carburant flambera.

► La réindexation des retraites sur le taux d’inflation (même sous-estimé)

► la nationalisation des autoroutes et le reversement des bénéfices à la transition énergétique
► le blocage de la hausse des loyers (l’investissement dans la propriété locative est de la spéculation)
► Faire payer les GAFA au même taux d’imposition que les entreprises françaises et non par une négociation secrète, sous estimant largement l’impôt qui est dû, comme cela se prépare en ce moment.
► Référendum d’initiative citoyenne (un vrai, pas une arnaque)
► lutte pour les services de proximité dans les petites villes


ET TOUJOURS...
RIEN sur la baisse des taxes sur les carburants (la non-augmentation au 1er janvier n’est pas une baisse). Il faut revenir sur ce combat et exiger la TICPE flottante.
RIEN sur la réindexation des pensions de retraite sur l’inflation. Même si l’on sait que l’inflation légale (calculée par l’Insee) est fausse. 
RIEN sur le calcul secret* de l’inflation par l’Insee, à la botte de l’État, qui minimise l’inflation pour ne pas augmenter le Smic, les allocations chômages et les retraites 
L’inflation est plus proche de 3,5 % que de 2,3 %, quand l’Insee valorise à 6 % le coût du logement dans le panier de la ménagère, quand l’ordinateur vaut 50 €, les loyers des locataires entre 15 et 20% et que les remboursements de prêts ne sont pas inclus dans le calcul du coût de la vie ! On se fout de notre gueule !
*(les pondérations sur les 1000 articles du "panier de la ménagère" ne sont pas accessibles)
Lire ceci ce document officiel qui le reconnaît :  https://urlz.fr/8snY
RIEN sur l’ISF, le rétablissement de l’impôt sur la fortune.
RIEN sur une augmentation de la taxe sur les transactions boursières (vote de refus de l’augmenter en date du 20 octobre 2018).
RIEN pour forcer les GAFA (Google, Apple, Facebook , Amazon) à payer l’impôt en France au taux légal : on ne veut pas d’une négociation secrète
RIEN sur l’ « exit tax », à la suite du vote sénatorial, une heure avec le discours de Macron
RIEN sur la taxation du kérosène.
RIEN sur l’évasion fiscale.
RIEN sur la diminution de la CICE, ce cadeau de 40 milliards d’Euros aux plus grosses entreprises
RIEN sur la proportionnelle intégrale à l’Assemblée nationale, afin qu’elle soit une photo de l’opinion.
RIEN sur les pensions d'invalidité : les pensions d’invalidité et les rentes accidents du travail – maladies professionnelles n’augmenteront que de 0,3 % en 2019 et 2020. Bien moins vite que la hausse des prix : 2,3 % théoriques
RIEN pour les ambulanciers : désormais, depuis le 1er octobre 2018, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d’offres, à la place des patients, et en assument directement le coût. Les grands groupes cassent les prix et ruinent les artisans ambulanciers ou les petites structures.
RIEN sur l'augmentation du nombre de tranches des impôts pour le rendre plus juste
RIEN sur le point d'indice, étalon des salaires des fonctionnaires qui restera lui gelé en 2019. un point d'indice qui n'a été relevé que de 0,6% en dix ans ! Avec l'inflation, bonjour la perte de pouvoir d'achat !
RIEN sur les niches fiscales : "le montant des niches fiscales a atteint 100,4 milliards d'euros cette année, soit environ 4,4% du PIB, d'après une note de Bercy dévoilée par Les Echos ce lundi 1er octobre". source : boursorama.com - 18 octobre 2018 - https://urlz.fr/8soD

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