FUKUSHIMA - 31 mars 2011 - Quoi de neuf N°7
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A VOIR ABSOLUMENT - LE SCOOP DU JOUR (vidéo dans la mise en jour de 12H00)
L'actu de ce matin : "5H34. Fukushima: l'iode radioactif en mer en hausse, 4.385 fois supérieur à la norme.
Un taux d'iode radioactif en hausse, 4.385 fois supérieur à la norme légale, a été mesuré dans l'eau de mer prélevée à 300 mètres au sud de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon).
Ce taux d'iode radioactif était 1.250 fois supérieur à la norme samedi, 1.850 fois supérieur dimanche, puis avait chuté en début de semaine avant de nettement rebondir mercredi, à 3.355 fois la norme légale.
Une certaine régularité...
STRUCTURE DE L'INFORMATION
CE DONT ON PARLE
Aujourd'hui, l'info des médias peut à nouveau être classée selon trois axes :
1 / L'approche du 25ème anniversaire de la castrophe de Tchernobyl et le "procès Pellerin".
Et ce, au regard d'une double actualité : non seulement le 26 avril prochain sera commémoré le terrible événement, mais aujourd'hui se tient à Paris l'audience de la chambre de l'instruction (La chambre de l'instruction est la formation de la cour d'appel qui traite les appels contre les décisions des juges d'instruction). La dite chambre doit dire si elle retient ou non la requête de Monsieur PELLERIN, qui demande le non-lieu, à la suite de sa mise en examen pour "tromperie aggravée". Monsieur PELLERIN, s'en souvient-on, était "l'homme qui arrêtait les nuages radioactifs à la frontière" (voir plus loin).
Avant que j'oublie - A ne pas manquer : le documentaire « Tchernobyl Forever », d’Alain de Halleux, diffusé sur Arte le 26 avril à 20h40 pour le 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. |
2/ Les retombées radioactives
2a - les mesures un peu partout dans le monde.
2b - Les craintes de la radioactivité dans l'alimentation.
3/ Et nos centrales à nous !
Est-ce que ça peut arriver en France ? Le cumul des risques ? Faut-il fermer la centrale de Fessenheim ? Faut-il ouvrir de nouvelles tranches ? etc.
CE DONT ON NE PARLE PAS
L'évacuation en cours des refugiés nucléaires japonais.
Le gouvernement japonais a confirmé une évacuation en cours des habitants de la zone contaminée, au-delà de la zone dite dangereuse, sans autre commentaire. Cet exode, dont on ne connaît pas encore l'ampleur mériterait davantage d'attention. Il renvoie bien sûr aux "réfugiés climatiques" des zones où l'eau monte régulièrement. Une impression de non-retour possible.
Et comme toujours, mais c'est une constante à relier avec la faiblesse de l'apprentissage des langues en France, très peu d'info concernant les réactions des gens à l'étranger. Qu'en pensent les espagnols, les italiens, les anglais ? Allez savoir ! Il faut chercher sur internet. L'esprit hexagonal frappe toujours, y compris pour les français des DOM-TOM, l'intérêt pour les radiations dans les îles viendra sans doute avec les importations de fruits et légumes.
______________MISE A JOUR DE 10H00_________________________________________
5H15. Tokyo n'envisage pas d'élargir dans l'immédiat la zone d'évacuation
Les autorités japonaises ne prévoient pas dans l'immédiat d'élargir le périmètre d'évacuation de 20 km autour de la centrale accidentée de Fukushima. (ndr - mais cependant évacue la population)
2H11. "Minuscules" traces d'iode radioactive dans du lait aux Etats-Unis
L'analyse par l'Agence fédérale des médicaments et des produits alimentaires (FDA) et l'Agence de protection de l'environnement (EPA) d'un échantillon de lait prélevé le 25 mars à Spokane dans l'Etat de Washington (nord-ouest) montre de "minuscules" traces d'une radioactivité d'iode 131 plus de 5.000 fois inférieure au niveau qui déclencherait une intervention de la FDA.
L'Union européenne va se pencher sur la question" au niveau de ses experts, a déclaré le porte-parole de la Commission européenne pour les questions de santé, Frédéric Vincent, "nous allons tenir compte d'une éventuelle contamination du lieu par du plutonium", dont des traces ont été détectées dans le sol de la centrale nucléaire de Fukushima
9H30 - L'AUtorité de sûreté nucléaire (ASN) étudie l'hypothèse d'un éventuel moratoire sur l'EPR en construction à Flamanville (Manche).
7H07. Radioactivité : presque toute la Chine touchée,"sans gravité"
Presque tout le vaste territoire chinois enregistre des niveaux de radioactivité "extrêmement faibles" et ne présentant pas de risques sanitaires.
Légère inquiétude à Vancouver (USA) - Agence QMI
VANCOUVER – Les Vancouvérois continuent de boire de l'eau du robinet et de manger des sushis malgré les traces de radiation en provenance du Japon qui ont été détectées dans les algues et l'eau de pluie sur la côte de la Colombie-Britannique.
(Ndr) Beaucoup de retour sur la déclaration de l'ASN
« Personne ne pourra jamais garantir qu’il n’y aura pas d’accident nucléaire en France », a estimé hier André-Claude Lacoste, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
Le Télégramme donne la parole à Greepeace à propos des retombées radioactives
______________MISE A JOUR DE 12H00___________________________________
FRANCE 24 a réalisé un plateau réunissant les deux personnalités les plus lucides et les plus informées qui soient : Dominique LEGLU, directrice de la rédaction du magazine Science & Avenir et Roland DESBORDES, Président du CRIIRAD. Leur analyse de la situation mérite à elle seule de regarder cette vidéo. C'est aussi l'occasion de découvrir avec un certain ébahissement les propos de de Monsieur SORIN, Directeur du pôle information de la société française d'énergie nucléaire (minute 16'50"/18' de la vidéo), pétris de certitudes imbéciles :
"Pour l'instant l'accident nucléaire de Fukushima, il a fait certes des blessés sur le site, probablement quelques personnes contaminées, mais cela reste dans des proportions qui ne permettent pas d'appeler cet accident une catastrophe"...
Consternant !
Dominique LEGLU (ses excellentes chroniques) et Roland DESBORDES (Président de la CRIIRAD) au bord de l'explosion.
Remerciements à Claude Boisnard de nous avoir averti en écrivant un commentaire.
TEPCO N'A PAS TENU COMPTE DES AVERTISSEMENTS DES CONCEPTEURS DE LA CENTRALE DE FUKUSHIMA CONCERNANT LA PROBABILITE D'UN TSUNAMI DEPASSANT LES 6 METRES
LA VIDEO ACCUSATRICE D'EURONEWS
LA DEPECHE
PUBLIÉ LE 31/03/2011 09:01 | RECUEILLI PAR PIERRE CHALLIER
"Des rapports falsifiés par Tepco"
Référence internationale, le Tarbais Jean-Noël Capdevielle est directeur de recherches au sein de l'Unité Astroparticule et Cosmologie qui regroupe à Paris les plus grands physiciens. Observateur attentif de l'industrie nucléaire depuis plus de 30 ans, il ne mâche pas ses mots sur TEPCO, l'opérateur japonais de Fukushima Daiïshi. Interview.
Quelle est la situation, aujourd'hui ?
Grave, critique et d'autant plus qu'on connaît mal les réactions en chaîne de telles masses de combustible nucléaire. Pire : on connaît encore plus mal ces réactions avec le Mox, ce mélange d'uranium et de plutonium que l'opérateur japonais a donc privilégié dans le réacteur 3, pour des raisons de rentabilité économique, alors que cette vieille centrale des années 70 n'était ni préparée ni adaptée à ce combustible. Or le plutonium est l'élément le plus radio-toxique. S'il y a explosion et diffusion, ça va devenir très sérieux.
La responsabilité de TEPCO dans cette catastrophe ?
Gravement fautif me semble-t-il: TEPCO a fait des manœuvres totalement interdites par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, (AIEA) et son mode de gestion est en cause dès le départ. En dépit du risque sismique avéré et des alertes des sismologues, il a choisi Fukushima pour des raisons de prix du terrain. De plus, avant 2002, TEPCO s'était aussi distingué par le nombre de rapports d'inspection falsifiés ou dissimulés, tant auprès des autorités japonaises que de l'AIEA. Plusieurs agissements malhonnêtes ont également été dénoncés par le gouverneur de Nigata, comme par les Maires de Kashiwasaki où TEPCO a construit la plus grande centrale du monde, contre l'avis des scientifiques et malgré l'opposition de la population. Or cette centrale comptant 7 réacteurs a été ensuite très endommagée par le séisme de 2007. Bref, pour des questions de rendement et de profit, cette firme a fait du nucléaire au rabais. Si le Japon ne bouge pas, cela relèvera de la Cour de justice internationale de La Haye.
La crise japonaise remet-elle en question la gestion du nucléaire par le privé ?
Le nucléaire et le privé, dans le cadre d'une économie ultralibérale mondialisée sont incompatibles, le profit ayant priorité sur la sécurité. Le nucléaire doit rester l'affaire de l'état et des citoyens via un strict contrôle parlementaire. Pour le moment, c'est le cas en France, mais avec l'Europe et l'évolution d'EDF vers la libéralisation, je nourris de fortes craintes pour l'avenir. »
______________MISE A JOUR DE 19H00___________________________________
Par TF1 News (d'après agence), le 31 mars 2011 à 09h18, mis à jour le 31 mars 2011 à 14:43
Dossier : Le Japon après le séisme
Premier chef d'Etat étranger en visite au Japon depuis le séisme, il est venu jeudi matin exprimer sa "solidarité", alors que la crise nucléaire persiste. Il compte demander une réunion des autorités de sûreté nucléaire des pays du G20 pour définir des normes internationales.
CRIIRAD - "On peut estimer que, cumulée sur les 15 jours à venir, la retombée en iode 131 pourrait atteindre plusieurs centaines de Bq/m2 (voire quelques milliers de Bq/m2 en cas de conditions météorologiques très défavorables et/ou d'augmentation plus importante que prévue de l'activité de l'air)," précise la Criirad. A titre de comparaison, le passage du nuage de Tchernobyl en 1986, avait entraîné des retombées d'iode 131 variant fortement selon les régions de 1 000 Bq/m2 à 200 000 Bq/m2, voire bien davantage dans les zones les plus touchées.
Des "traces" d'iode 131 ont été trouvées à 15 mètres sous le réacteur 1 de la centrale nucléaire.
De l'iode radioactif 131 a été découvert dans une nappe d'eau située à 15 mètres sous la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a déclaré tôt vendredi matin l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco). Un échantillon d'eau prélevé mercredi à 11H10 (02H10 GMT) sous le réacteur 1 de la centrale a révélé un taux de 430 becquerels par cm3, a précisé un porte-parole de la société. Il a ajouté que ce niveau était "10 000 fois supérieur" à la norme légale. "Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un chiffre élevé", a-t-il souligné, en n'écartant pas toutefois la possibilité que ce taux soit révisé dans la journée de vendredi.
UN JOUR, UN SITE
Bonne Lecture
Aujourd'hui : ce que j'appelerais
l'affaire Pellerin, l'homme qui parlait à l'oreille des nuages.
En temps normal, le possible enterrement du dossier judiciaire consacré au nuage de Tchernobyl n'aurait pas fait beaucoup de vagues. Dans le contexte de la catastrophe de Fukushima, l'audience que la chambre de l'instruction (la chambre de l'instruction est la formation de la cour d'appel qui traite les appels contre les décisions des juges d'instruction) tient aujourd'hui à Paris va au contraire susciter un vif intérêt. « Vingt-cinq ans après Tchernobyl et en pleine crise japonaise, le moment est un peu particulier », convient Roland Desbordes, le président de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), partie civile au dossier.
De quoi s'agit-il ? De statuer sur la demande du parquet général, lequel réclame un non-lieu général et la clôture définitive de l'enquête menée par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy. Dans le cadre de son instruction, le professeur Pellerin, 88 ans, a été mis en examen il y a quatre ans pour « tromperie aggravée ».
658 malades de la thyroïde
Ancien chef du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), Pierre Pellerin a été la figure de proue de la communication de l'État français sur la contamination venue de Tchernobyl. Agissant sous l'autorité du gouvernement Chirac, il a été l'ardent promoteur de la thèse selon laquelle le nuage radioactif s'était arrêté aux frontières de l'Hexagone.
La Criirad ne l'entend pas de cette oreille. Pas plus que l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), elle aussi partie civile pour ses 658 plaignants. L'AFMT considère qu'il y a eu mensonge d'État à propos du nuage de Tchernobyl. Et que l'absence de toute mesure de précaution a conduit nombre de gens à ingérer sans le savoir des produits contaminés par la radioactivité. « Les réquisitions du parquet sont une provocation pure et simple », s'insurge Chantal L'hoir, la coprésidente qui gère, dans le Tarn-et-Garonne, l'antenne Aquitaine et Midi-Pyrénées de l'association.
Ces réquisitions sont en tout cas l'ultime épisode d'un interminable feuilleton judiciaire, un quart de siècle après l'explosion du réacteur ukrainien. « Plusieurs procédures ont été tentées, devant les tribunaux administratifs comme devant la Cour de justice de la République. Elles ont toujours été classées. En 2001, le dossier présenté par l'AFTM était très solide. Ce qui a conduit à l'ouverture d'une instruction », rappelle Roland Desbordes. Celui-ci est très bien placé pour raconter l'histoire. Le grand silence qui a accompagné l'arrivée du nuage sur la France a été la cause première de la création de la Criirad, organisme indépendant qui fait aujourd'hui autorité.
Les deux associations souhaitent évidemment un procès public. « On ne veut mettre aucun politique en prison, on ne veut pas d'argent non plus. On voudrait juste que les leçons de cette histoire lamentable soient tirées. Or, ce n'est toujours pas le cas. On en est resté à la peur de faire peur. Et toucher au nucléaire dans ce pays, ce n'est pas facile », déplore Chantal L'hoir.
Lien ou pas de causalité
Le parquet a choisi l'autre camp. Selon lui, aucun élément du dossier ne vient établir que le professeur Pellerin a délibérément trompé les consommateurs. Or, l'élément intentionnel est nécessaire pour établir la tromperie. Par ailleurs, le parquet s'appuie sur un rapport scientifique versé à l'instruction pour contester que la catastrophe de Tchernobyl a eu des conséquences sanitaires mesurables en France. Et donc un lien avec les maladies de la thyroïde.
L'argument fait bondir Chantal L'hoir. « On ne pourra jamais prouver qu'un malade en particulier a un cancer de la thyroïde du fait de Tchernobyl. Mais s'il n'y a pas de lien de causalité, comment expliquer que la consommation médicamenteuse d'hormones thyroïdiennes a été multipliée par cinq dans ce pays entre 1990 et 2008 ? », avance-t-elle.
Pour Roland Desbordes aussi, le nécessaire renversement de la charge de la preuve relève de l'évidence. « On met la transparence à toutes les sauces. Les autorités ne cessent de nous en parler. Pour les croire, il faudrait qu'elles commencent par faire amende honorable pour Tchernobyl. Ce n'est pas le cas. Comment leur faire confiance ? » interroge-t-il. Les plaignants de l'AFMT répondront à leur façon en manifestant ce matin sur les marches du palais de justice de Paris.
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