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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Comment faire pour mieux dormir ? Il y a des techniques !

17 Décembre 2015 , Rédigé par Paul Keirn

Comment faire pour mieux dormir ? Il y a des techniques !

J'ai mis au point, il y a de cela une vingtaine d'années, une technique, une méthode pour m'endormir rapidement, en finir avec l'insomnie et vraiment retrouver un sommeil de qualité. J'ai choisi de la faire connaître sous le nom de méthode START. Je vous propose ci dessous quelques réflexions sur ce sujet qui me tient à coeur. D'une part, que l'insomnie est un trouble de l'éveil. Pas du sommeil ! Mais qu'en plus, souvent (pas toujours), nous entretenons cet éveil. Autant dire que nous pouvons être complices de nos insomnies, psychologiquement, alors que nous nous en plaignons socialement...

Les insomnies ne sont pas un trouble du sommeil, mais un trouble de l'éveil.

Plus précisément un trouble de la persistance de l'éveil. De la résistance à l'endormissement.

Le mot « trouble » relève de la plainte de la personne qui relate ce qui est vécu avec désagrément. Car en fait, rester éveillé n'est pas en soi un trouble. C'est même une réponse adaptative tout à fait essentielle !

Approfondissons...L'anxiété est au premier rang des causes du maintien de l'éveil. Ce qui est on ne peut plus naturel, car l'éveil est un facteur de survie. L'animal qui reste éveillé parce qu'il perçoit un danger, réel ou supposé, a plus de chance de survivre qu'un animal qui s'endort ou somnole.


L'anxiété et à un degré supérieur la peur engendrent des modifications chimiques dans le corps : accroissement plaquettaire sanguin, pour prévenir une éventuelle blessure ; augmentation du taux de sucre dans le sang pour préparer les muscles à l'attaque ou à la fuite ; augmentation du rythme cardiaque et de la ventilation pulmonaire. Et pour les femmes, aménorrhée (arrêt des règles), arrêt de l'ovulation : être enceinte réduirait les chances de survie. Tout cela est inscrit dans notre patrimoine génétique.

Cela fait 2,5 millions d'années, 100 000 générations, que l'être humain a survécu grâce à ces réponses adaptatives. Fuir ou combattre face à un danger consomme les « préparatifs » chimiques (hormonaux) qui inondent notre corps. Mais ce n'est plus le cas dans la société dite moderne dans laquelle nous vivons.

Qu'en est-il aujourd'hui dans notre univers où les dangers de la nature ont disparu ?
L'anxiété lié aux stress de la vie sociale s'est substitué aux dangers réels de la nature. Fuir a pris d'autres aspects. A la course effrénée de la fuite d'autres modes de fuites s'imposent : fuir dans les drogues, à commencer par l'alcool, fuir dans l'univers virtuel des jeux vidéos. Fuir dans l'arrêt de travail, la maladie bénigne d'un corps qui finit par dire « non », se révolte, trouve une échappatoire tout en respectant les règles sociales.
Simuler inconsciemment la fuite en faisant du jogging est sans doute la meilleure réponse au stress.

Globalement, l'être humain est « malade » de ne plus pouvoir fuir ou combattre des dangers qui ont changé d'aspect et vit avec un niveau d'anxiété élevé qui renforce en permanence l'éveil. Et donc son insomnie.

Dès lors le niveau d'anxiété élevé, conscient ou non, maintient l'éveil et empiète sur la nécessaire période de repos. C'est l'insomnie. Or le sommeil détermine l'état physique et psychique du lendemain. D'un lendemain marqué par un réveil à heure fixe. Avec l'insomnie, c'est la fatigue qui est au rendez-vous.

Sans obligation de réveil, pas d'insomnie ! Il ne faut pas l'oublier. Les rythmes sociaux font l'insomnie.


Complices de nos insomnies ?!


Une telle affirmation, même adoucie par un point d'interrogation, m'aurait vraiment fait bondir il y a de cela une dizaine d'années quand j'étais un grand insomniaque ! Les insomnies représentent un vrai problème pour celles et ceux qui en souffrent, que ce soit au travail, seul ou en famille. Voire en accidentologie. Une aubaine pour les laboratoires pharmaceutiques. Aujourd'hui, je m'endors quand je le souhaite et en très peu de temps et même je coache des insomniaques avec ma propre méthode. Et ça marche. Mais en prenant du recul, je continue de me poser des questions.

Alors complice de notre souffrance...non ? Et pourtant ! La pression sociale est si forte, partout, surtout en période de crise. La semaine passée les recherches sur Google concernant l'insomnie ont augmenté de 180 % ! (pour mémoire, semaine du 1er au 7 mars 2015)

Quand la nuit s'étend et que le social se dissipe, que les bruits de la ville s'estompent, sans coups de fil, sans pression, un immense sentiment de liberté peut être ressenti. Comme si la nuit était à nous. Et finalement, elle l'est. La nuit, nous la volons au travail. Le sentiment d'être enfin nous même s'impose : lire longuement sans être dérangé, écrire pour soi ou pour d'autres, peindre, bricoler, réfléchir sur la vie qui passe.

Car au fond, le problème n'est pas de ne pas dormir ou très mal, le problème c'est de devoir se lever pour aller travailler ! De se confronter à autrui, aux normes envahissantes. Autant de règles de comportement qui permettent un semblant de vie collective ou plutôt une juxtaposition d'individus formatés. Je comprends bien la phobie sociale qui peut s'installer, ce ras-le-bol que les parapluies chimiques atténuent en créant d'autres dépendances. Somnifères le soir, dopants le matin pour en essuyer les effets.

Alors oui, avec le recul, je pense que j'étais tout à fait complice de mon insomnie, complice de ce pied de nez au social dont on pâtit des conséquences mais qui permet de survivre mieux, de se restructurer nuitamment et sans doute de ne pas glisser tout doucement vers la dépression sans s'en rendre compte.

En allant plus loin, on peut se demander, si l'insomnie n'est pas une des formes ultimes de la révolte du corps et de l'esprit, une réaction psychosomatique vitale contre les oppressions et les humiliations du jour. En toute logique nous sommes bel et bien complices de nos insomnies ! Mais à un moment, le poids des inconvénients dépasse celui des plaisirs, c'est alors et alors seulement que l'insomniaque se plaint de son état et tente de trouver une solution. L'endormissement rapide peut être une de ces solutions.

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