FUKUSHIMA - 1er Avril 2011 - Quoi de neuf N°8
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1er avril 2011 - 10H00
L'absence d'événements catastrophiques au cours de "notre" nuit remet en selle les autres événements du monde, les guerres en Lybie, en Côte d'Ivoire, les révolutions des pays arabes et le prix du pétrole, des denrées dans l'hexagone.
Ce sera peut-être l'occasion de tenter de prendre du recul par rapport à ce qui se passe au Japon. Penser que le "Jour d'après" (la catastrophe) est déjà commencé alors que nous ne pouvons en imaginer les conséquences économiques, politiques, industrielles.
Il n'en reste pas moins que les faits (qui sont têtus, comme chacun sait) montrent un constante aggravation de la dispersion de substances radioactives autour des centrales japonaises (ci-dessous). Les faits d'hier :
Des "traces" d'iode 131 ont été trouvées à 15 mètres sous le réacteur 1 de la centrale nucléaire.De l'iode radioactif 131 a été découvert dans une nappe d'eau située à 15 mètres sous la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a déclaré tôt vendredi matin l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco). Un échantillon d'eau prélevé mercredi à 11H10 (02H10 GMT) sous le réacteur 1 de la centrale a révélé un taux de 430 becquerels par cm3, a précisé un porte-parole de la société. Il a ajouté que ce niveau était "10 000 fois supérieur" à la norme légale. "Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un chiffre élevé", a-t-il souligné, en n'écartant pas toutefois la possibilité que ce taux soit révisé dans la journée de vendredi.
Fukushima: l'iode radioactif en mer en hausse, 4.385 fois supérieur à la norme. Un taux d'iode radioactif en hausse, 4.385 fois supérieur à la norme légale, a été mesuré dans l'eau de mer prélevée à 300 mètres au sud de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon).Ce taux d'iode radioactif était 1.250 fois supérieur à la norme samedi, 1.850 fois supérieur dimanche, puis avait chuté en début de semaine avant de nettement rebondir mercredi, à 3.355 fois la norme légale.
Des retombées d'iode 131 aux Etats-Unis, en France, un peu partout. De très faibles doses, mais...
CRIIRAD
"Ces valeurs sont loin de constituer un danger sanitaire mais montrent qu’il est important d’en suivre l’évolution… « Les produits alimentaires sensibles, notamment les légumes à larges surfaces de captage – type épinards, salades, blettes… – devraient présenter des niveaux de contamination très faibles mais mesurables et qui vont progressivement augmenter » conclut la Criirad."
Et que, si nous ne recevons que de faibles doses, ces doses sont cumulatives, que toutes les doses sont nocives (les seuils d'"acceptabilité", les doses "légales", sont des seuils économico-politiques et non de pure santé publique). N'oublions jamais les décisions de la CPRI (Commission internationale de protection radiologique) en 1956 la "dose génétique admissible" comme étant celle pour laquelle les bienfaits du nucléaire restent supérieurs aux conséquences génétiques nocives pour l'ensemble de la population.
Lisez ceci pour mieux comprendre comment la CIPR envisage le risque nucléaire :
CIPR - 1977: Publication 26 (Articles 118, 119,120, 122)
(118) En ce qui concerne les phénomènes stochastiques (ndr - aléatoires, que l'on ne peut pas mesurer), le niveau de risque acceptable pour les personnes du public peut être obtenu en considérant des risques sur lesquels l'individu ne peut agir que dans une faible mesure et dont le contrôle, comme c'est le cas pour les mesures de sécurité relatives aux rayonnements, relève de directives nationales. Le risque dû à l'utilisation des transports publics en constitue un exemple. D'après les informations dont on dispose sur les risques couramment acceptés dans la vie quotidienne, on peut conclure que le niveau de risque de décès que le grand public considère comme acceptable est inférieur d'un ordre de grandeur à celui correspondant aux risques professionnels. Sur la base de ce qui précède, un risque compris entre 10-6 et 10-5 par an serait probablement acceptable pour tout membre individuel du public.
Autre extrait :
CIPR - publication 26 (1977):
«En raison de la différence des conditions appliquées dans divers pays, c'est aux diverses instances internationales et nationales, plus au courant de ce qui convient le mieux à leurs besoins respectifs qu'il appartient d'élaborer les directives détaillées pour l'application des recommandations sous forme soit de règlements, soit de codes de pratique. La Commission reconnaît que les divers experts responsables de la mise en pratique de la protection contre les rayonnements ont besoin de directives suffisamment souples pour permettre leur adaptation sur le plan national, régional ou autre. Les recommandations de la Commission devraient donc présenter un caractère de flexibilité approprié et c'est pourquoi la forme sous laquelle elles sont énoncées ne conviendra pas nécessairement, et sera même souvent impropre, à une transposition directe en règlements ou codes de pratique» (article 5, CIPR 26).
Dit autrement, dans les pays où la population est peu éduquée, on ne s'embarassera pas de normes contraingnantes.
Alors bien sûr les comportements évoluent sous la pression écologiste notamment, mais l'état d'esprit demeure détestable et fait penser à tout ce qui relève de la "raison d'état", comme en témoigne la phrase se M. Rosen :
M. Rosen, directeur de la Sûreté Nucléaire de l'AIEA, a déclaré à la Conférence de Vienne en août 1986:
«Même s'il y avait un accident de ce type Tchernobyl tous ans, je considérerais le nucléaire comme une énergie intéressante.» Le Monde, 28 août 1986
J'atttends qu'on nous prouve qu'il en va autrement aujourd'hui.
Mise à jour : 19H17
Situation de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon - Point de situation au 31 mars fait par l'IRSN, ce jour :
éL’état des réacteurs 1 et 3 reste très préoccupant. La présence d’eau contaminée dans les bâtiments des turbines des trois réacteurs met en évidence que des fuites importantes d’eau en provenance des cuves ou des enceintes des réacteurs ont lieu. Des opérations de pompage de cette eau sont en cours sur les réacteurs 1, 2 et 3.
Ce constat confirme les suspicions de perte d’étanchéité des enceintes ou des circuits de refroidissement des réacteurs n°2 et 3. Par ailleurs, de l’eau contaminée est également présente dans des puits adjacents aux bâtiments des turbines des réacteurs 1 à 3. L’alimentation en eau des piscines pour éviter leur dénoyage n’est pas remise en cause à ce jour. Dans l’état actuel de la situation, il parait raisonnable de considérer qu’il ne devrait pas y avoir de rejet conduisant à des conséquences plus importantes que celles observées jusqu’à présent au-delà de 30 kilomètres de la centrale.A noter : compte-tenu de la stabilisation actuelle de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, la fréquence des points d’information de l’IRSN change. Ils seront désormais publiés lors d’évolutions importantes sur l’état des installations."
En attendant, ce qui se publie, en direct :
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