FUKUSHIMA - 19 juin 2011 - Quoi de neuf N°86-A - LA SEMAINE NUCLEAIRE - NATURE(S)
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Actualités, informations en direct, réflexions sur Fukushima et sur l'"après-Fukushima", sur les énergies renouvelables, objectif 2050 (GIEC), nucléaire dans le monde, sécheresse, etc.
L'ACTUALITE DE LA SEMAINE DU 13 AU 19 JUIN 2011
ALERTE A SUIVRE : Centrale nucléaire de FORT CALHOUN, NEBRASKA, USA.
Suivi EN DIRECT de l'actualité des médias du web - EN DIRECT A écouter
Webcam DIRECT: Un oeil sur FUKUSHIMA
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LUNDI 13 JUIN 2011
Eh bien c'est fait : des urnes italiennes sort un triple NON. Non à «l'empêchement légitime» permettant aux ministres de ne pas comparaître devant la justice (et puis quoi encore!), non à la privatisation des services de l'eau et non à la relance du programme nucléaire ! C'est surtout un non franc et massif à Berlusconi, pris par beaucoup d'électeurs, surtout du Nord de l'Italie, comme une sorte de clown, version macho, tendance mafieuse. Pour les tenants du nucléaire français, c'est trois EPR qui ne seront pas construits.
MARDI 14 JUIN 2011
Tepco continue de calfater la centrale de Fukushima, tant bien que mal et les Japonais, jusqu'alors discrets manifestent tant dans la rue que dans les sondages qui, désormais, indiquent que 74% sont pour une sortie du nucléaire. La logique de la peur, on le comprendrait à moins ! La logique de l'économie et du développement : Corinne Lepage, ex-ministre de l'environnement, explique dans Libération les raisons de l'abandon du nucléaire par de grands industriels comme Général Electric aux USA ou Siemens. Non des moindres. «S'accrocher au nucléaire, une erreur stratégique» dit-elle. Pour revenir à ce qui reste de la prétendue sécurité, on peut faire le lien entre les recherches historiques conduites au Japon et le reportage d' Envoyé Spécial sur France 2 "Faut-il avoir peur du nucléaire ?". En effet, dans un excellent article de Paris-Match, reprenant le quotidien japonais Yomiuri shimbun, on y apprend qu'en 861 un tsunami avait été provoqué par un tremblement de terre d'une intensité avoisinnant 8,3 sur l'échelle de Richter. Mais que Tepco n'en n'a tenu aucun compte préférant la référence du tremblement de terre de 1938, coté à 7,9. Là où cela se corse, c'est que EDF a fait la même chose avec toutes les centrales françaises, ce que démontre parfaitement le reportage d'Envoyé Spécial. Mêmes causes, mêmes effets...Le nucléaire contient intrinséquement, structurellement, le mépris des populations.
MERCREDI15 JUIN 2011
Le Japon est une nouvelle fois marqué par une gestion de crise très en dessous de ce qu'on pouvait imaginer pour un pays développé : rien que ce matin, on apprend que les stations d'épuration de l'eau sont contaminées ! N'auraient-elles pas été protégées ? On apprend par ailleurs que 1400 "liquidateurs" attendent toujours les résultats de leur irradiation faute de dosimètres appropriés. Travaillez d'abord, on verra ensuite...Ferions-nous mieux en situation de crise ? Pas évident. Le mouvement de sortie du nucléaire s'intensifie après les décisions allemandes et italiennes. Au Japon une quarantaine d'avocats vont officiellement demander courant juillet la fin du nucléaire au Japon. En France, après la prise de position du Front National (extrême-droite) contre le nucléaire, la pression des Verts s'accentue sur la fraction pro-nucléaire du Parti Socialiste et l'UMP devra prendre une position unitaire. La catastrophe de Fukushima lance la campagne électorale pour la présidentielle de 2012 avec un peu d'avance
Tour du monde de l'atome civil
441 réacteurs sont aujourd'hui en opération dans le monde. 60 sont en construction, dont 26 en Chine. Tour du monde de l'atome civil.
JEUDI 16 JUIN 2011
Stop ou encore ? La désaffection des pays européens pour le nucléaire commence à peser dans la balance des choix énergétiques de demain. Le Danemark à la mi-80, l'Autriche en 1999, certes. La Belgique sort du nucléaire en 2025. On pouvait dire qu'il s'agissait de petits pays en superficie. Mais voici que coup sur coup, un pays connu pour sa sagesse, la Suisse ; un pays industrialisé et dynamique au moins au Nord, l'Italie et la première puissance européenne, l'Allemagne font le choix d'abandonner le nucléaire à échéance de dix, vingt et trente ans.
La France, elle, rigide dans ses bottes, persiste et signe. Pourra-t-elle longtemps tenir une telle posture ?
D'abord, face à la rue, sans doute. Les chiffres relatifs aux nombre de manifestants sont faibles, très faibles. Ensuite, face à la pression des pays limitrophes à portée d'un coup de vent de nos centrales, ce sera beaucoup plus difficile. C'est ce qui m'invite à penser que Fessenheim sera sacrifiée et fermée. Enfin, face à la fuite des investisseurs vers les énergies renouvelables et durables, c'est beaucoup moins sûr, pour ne pas dire "mission impossible". A moins de tenter de jouer sur les deux tableaux, ce qui - in fine - semble être le choix discret de nos dirigeants et des industriels ramant dans la même direction : la vitrine est nucléaire, mais dans l'arrière-boutique...il en va tout autrement. On fait du renouvelable. C'est comme la plaisanterie sur l'idéologie chinoise : en Chine quand une voiture arrive à une bifurcation elle met le clignotant à gauche mais elle tourne à droite. Peut-être qu'en France, c'est l'inverse, qui sait ?
Pendant ce temps, au Japon, les nouvelles sont plus dures : des ouvriers qui ne connaissent toujours pas leur taux d'irradiation depuis le début de la catastrophe ; une nouvelle campagne d'évacuation des enfants et les femmes enceintes actuellement dans des zones bien au-delà des 20 km. Les 20 mSv seraient dépassés.
VENDREDI 17 JUIN 2011
BERLIN (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi que des experts allemands seraient associés aux tests de résistance des centrales nucléaires de Cattenom et Fessenheim, situées dans l'est de la France.
"Je le dis bien volontiers en Allemagne, les centrales nucléaires françaises sont parmi les plus sûres du monde et vous aurez tous les éléments sur la sûreté de nos centrales", a déclaré le président français à l'issue d'un entretien avec Angela Merkel.
"Et naturellement, vos experts seront associés de façon à ce qu'il n'y ait aucun doute de ce côté-là", a-t-il ajouté en assurant que la volonté de la France était de "poursuivre l'énergie nucléaire avec le plus haut niveau de sûreté du monde".
SAMEDI 18 JUIN 2011
En ce samedi 18 juin 2011, 10H00, l'information médiatisée se structure selon deux axes : l'absence de contrôle sur la contamination radioactive et l'"après Fukushima" pour la France.
L'absence de contrôle sur la radioactivité est illustrée par l'arrêt du pompage des eaux radioactives des réacteurs de Fukushima, avec cette impressionnante course contre la montre pour éviter que les eaux ne se déversent (davantage) en mer. La cause : "hausse inattendue du niveau de radiation". Pourquoi : on en sait pas. Radio-activité encore lorsque la DGCCRF intercepte en France un lot de thé radioactif. Radioactivité encore et encore avec le procès en reconnaissance d'accident du travail d'un ouvrier irradié.
L'"après Fukushima" se décline en deux volets : les suites de l'éviction d' Anne Lauvergeon du directoire d'AREVA et, à l'international, les promesses faites par Nicolas Srkozy à Angela Merkel sur les tests de fiabilité des centrales (on se rapproche de la fermeture de Fessenheim...)
Un "Appel" en ce 18 juin ? Peut-être celui de la couv de Télérama ou celui de "Sortir du nucléaire" qui invite aujourd'hui à la résistance . Une affirmation qui fait son chemin :
6 minutes essentielles, incontournables :
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Jeremy Rifkin : "le nucléaire est mort". Voir également l'interview donnée sur Terre.tv à l'occasion de la sortie en France de son livre "Une nouvelle conscience pour un monde en crise"