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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Gilets jaunes - JOUR 70 : acte 11 / Haro sur les chômeurs / mutation du CICE

26 Janvier 2019 , Rédigé par Paul KEIRN

Gilets jaunes - JOUR 70 : acte 11 / Haro sur les chômeurs / mutation du CICE

Les raisins de la colère...

L’entre Noël et jour de l’An a davantage été la « fièvre des exploiteurs » que la trêve des confiseurs : parmi l’avalanche de décrets passés en catimini, pendant que nous dégustions (en encore pas tous loin de là) saumon et vins au glyphosate, il faut citer celui qui va accabler les chômeurs, le décret 2018-1335 en date du 28 décembre 2018 ! Applicable au 1er janvier 2019. Et peut que l’on peut consulter à sa source : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/12/28/2018-1335/jo/texte.

LE JOB POURRI OU LA MORT SOCIALE

Un décret qui abroge le critère du « salaire antérieurement perçu ». Auparavant, le salaire que touchait le travailleur avant d’être au chômage était une référence pour qualifier une proposition d’emploi de Pôle emploi de « raisonnable » ou pas. A une proposition de travail avec un salaire égal (ou supérieur), c’était « raisonnable ». C’est fini : le décret ne prend plus en compte le salaire antérieurement perçu. Toute proposition devient « raisonnable » !

Si avant le chomdu vous touchiez 1230 € et que l’on vous propose un mi-temps à 30 bornes de chez vous, pour Macron c’est un bon plan ! Et au bout de deux refus, c’est la radiation. Plus de fric, plus rien ! Vous pouvez crever.

En détail ça donne ça : « est radiée de la liste des demandeurs d'emploi » .../... « la personne qui : »

1° Soit ne peut justifier de l'accomplissement d'actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer, reprendre ou développer une entreprise ;

2° Soit, sans motif légitime, refuse à deux reprises une offre raisonnable d'emploi mentionnée à l'article L. 5411-6-2 ;

3° Soit, sans motif légitime :

a) Refuse d'élaborer ou d'actualiser le projet personnalisé d'accès à l'emploi prévu à l'article L. 5411-6-1 ;

b) Est absente à une action de formation ou abandonne celle-ci ;

c) Est absente à un rendez-vous avec les services et organismes mentionnés à l'article L. 5311-2 ou mandatés par ces services et organismes ;

d) Refuse de se soumettre à une visite médicale destinée à vérifier son aptitude au travail ou à certains types d'emploi ;

e) Refuse de suivre ou abandonne une action d'aide à la recherche d'une activité professionnelle ;

f) Ne peut justifier, sans motif légitime, de la réalité des démarches mentionnée au II de l'article L. 5426-1-2.

Signé : Philippe (1er), Pénicaud (Travail), Belloubet(Justice).

 

C’est un texte qui est dans le droit fil de la « pensée » du Macron-qui-se-lâche :

« Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler » (École numérique de Lunel dans l’Hérault, 27 mai 2016) « Je traverse la rue et je vous en trouve » ( jardin de l’Élysée, 16 septembre 2018) « Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas » (Corrèze, 4 octobre 2017). C'est un choix :« Une gare, c’est un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien » (Halle Freyssinet Paris, 29 juin 2017). Mais c'est « un peuple qui déteste les réformes". Des « gaulois réfractaires au changement », « pour beaucoup illettrés », "sans permis de conduire". Soyez sûr que « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » (École française d’Athènes, 8 septembre 2017)

 

De victime, le chômeur pour Macron est un boulet méprisable, présumé coupable de ce qui lui arrive. Ce mépris mâtiné de haine se retrouve bien dans son décret, où au mépris s'ajoute le harcèlement, l'obligation d'accepter n’importe quel petit boulot, à n’importe quel prix et quasi n'importe où.

FINI LE CICE !

Ce même 28 décembre 2018 était signé un autre décret. Le « n° 2018-1356 « relatif à la mise en œuvre de la réduction générale des cotisations et contributions sociales à la charge des employeurs » 

Source : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/12/28/CPAS1835058D/jo/texte

Le CICE, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi tant décrié sur les ronds-points et vu comme une source d’élargissement du budget national s’est muté en réduction des charges patronales sur les salaires. Une réduction de 6 % pour les salaires inférieurs à 2,5 Smic, soit quasi tout le monde. Et le patronat d’applaudir, évidemment. Sauf que nous en serons les payeurs et de deux manières : le coût estimé pour les caisses de l’état est de 24 milliards d’Euros, transférés sur la dette que devront éponger nos enfants. Et une baisse des cotisations qui font partie de notre salaire : car la part du brut que paie les patrons, les cotisations patronales, servent à financer la vieillesse, la famille, le chômage et les retraites. Une double peine et un chèque en blanc car il n’y aucune obligation d’embauche !

Alors Macron peut faire des œillades aux maires, peut venir monter à quel point il est ouvert au dialogue et avec quelle humilité, dans les faits c’est d’une poigne sans pitié, sans la moindre humanité, qu’il signe les décrets prémédités d’une précarité accrue.

Un comportement qui ne fait qu’accroître la haine en nous. Mais nous ne lâcherons rien, rien, rien. Jamais !

 

 

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