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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Gilets jaunes - JOUR 49 : Débattre ET ne pas débattre s'imposent...Pas OU mais ET

5 Janvier 2019 , Rédigé par Paul KEIRN Publié dans #INDIGNé(e)S, #Macron

Gilets jaunes - JOUR 49 : Débattre ET ne pas débattre s'imposent...Pas OU mais ET

Pour tout dire, ça fait plusieurs jours que je me demande s’il faut ou non rejeter les tables rondes étatiques ou s’y asseoir.

D’un côté, en refusant tout dialogue, on ne risque pas de se faire rouler dans la farine, mais on perd la possibilité d’avancées sociales, au moins sur quelques points.

De l’autre, en acceptant le débat, on risque de vivre un remake des débats sur la loi travail, qui ont vu défiler tous les syndicats un par un pour exposer leurs revendications, pour finir par s’entendre dire « de toute façon c’est nous qui décidons ». Les syndicats, pourtant rompus à la négociation, se sont fait rouler.

Au final, je pense que l’existence des deux tendances est dans tous les cas profitable.

Quoiqu’il puisse se dire, les deux tendances existeront. Il y en a qui s’assiéront face aux ministres ou leur représentants. D’autres pas. Et c'est ce qui, tactiquement, peut arriver de mieux ! Nous allons voir pourquoi.

Un petit détour par la liste des revendications : elle reste longue.  Et pardonnez moi d’en oublier ! Ce que nous avons obtenu jusqu’à présent est faible, très faible. Et encore, allons nous être les payeurs à terme des quelques décisions prises !

Le premier objectif est de casser l'idée que les mesures pour le pouvoir d'achat sont derrière nous, ont été prises et qu'on n'y reviendra pas. Position de Macron.

Eh bien non : les mesures pour défendre le pouvoir d'achat n'ont pas été satisfaites

POUVOIR D’ACHAT

RIEN sur la baisse des taxes sur les carburants (la non-augmentation au 1er janvier n’est pas une baisse). Il faut demander la TICPE flottante pour être prêt à répondre à une brutale augmentation.
RIEN sur la réindexation des pensions de retraite sur l’inflation. Même si l’on sait que l’inflation légale (calculée par l’Insee) est fausse. 
RIEN sur l'augmentation du nombre de tranches des impôts pour le rendre plus juste
RIEN sur le point d'indice, étalon des salaires des fonctionnaires qui restera lui gelé en 2019. un point d'indice qui n'a été relevé que de 0,6% en dix ans ! Avec l'inflation, bonjour la perte de pouvoir d'achat !
RIEN sur les pensions d'invalidité : les pensions d’invalidité et les rentes accidents du travail – maladies professionnelles n’augmenteront que de 0,3 % en 2019 et 2020. Bien moins vite que la hausse des prix : 2,3 % théoriques
.RIEN pour les ambulanciers : désormais, depuis le 1er octobre 2018, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d’offres, à la place des patients, et en assument directement le coût. Les grands groupes cassent les prix et ruinent les artisans ambulanciers ou les petites structures.

ATTAQUE DES VRAIES RESSOURCES FINANCIÈRES
RIEN sur l’ISF, le rétablissement de l’impôt sur la fortune, même si c’est juste symbolique. Par principe.
RIEN sur une augmentation de la taxe sur les transactions boursières (vote de refus de l’augmenter en date du 20 octobre 2018).
RIEN sur l’ « exit tax », à la suite du vote sénatorial, une heure avec le discours de Macron
RIEN sur la taxation du kérosène, notamment 
des avions
RIEN de nouveau sur l’évasion fiscale.
RIEN sur la diminution de la CICE, ce cadeau de 40 milliards d’Euros aux plus grosses entreprises est scandaleuse.

FONCTIONNEMENT DE L’ÉTAT
RIEN sur le calcul secret* de l’inflation par l’Insee, à la botte de l’État, qui minimise l’inflation pour ne pas augmenter le Smic, les allocations chômages et les retraites. Et pour affirmer, contre toute évidence, que le pouvoir d’achat augmente
RIEN pour l’instant concernant le RIC,le référendum d’initiative citoyenne.
RIEN sur la proportionnelle intégrale à l’Assemblée nationale, afin qu’elle soit une photo de l’opinion.

Ça fait pas mal de choses !

En participant aux tables rondes, on peut réaffirmer que les mesures prises jusqu’à présent n’assurent pas un pouvoir d’achat décent pour tous les français. Et de redonner la liste de nos revendications. Cette participation au « Grand débat » mettra en évidence la vraie bonne volonté du gouvernement. Ou pas. S’il ne bouge pas d’un poil, il regonflera le mécontentement. Mais il ne le fera pas. Il va céder, pied à pied, sur des demi-mesures peu coûteuses

Et cette volonté d’un vrai dialogue constructif, je peux me tromper, mais je n’y crois pas.

On peut d’ores et déjà prédire que des reculs – sans mettre la main à la poche des riches – seront les seules avancées. Déjà quelques sbires du Macron on évoqué « aucun changement de cap ». C’est tout dire. Les seules décisions vraiment coûteuses s’appuieront sur l’augmentation de la dette (vendue comme des actions) et c'est encore nous qui les paierons dans quelques années.

Fondamentalement, il est dans l’ADN de Macron de ne pas faire payer les riches.
C’est tout le combat des gilets jaunes que de l’y contraindre.

Le nombre des points sur lesquels Macron reculera dépendra aussi du rapport de force, comme toujours.
Si ceux qui refusent de discuter entrent en « résistance » et continuent de faire baisser la croissance, il y a des chances pour que le gouvernement souhaite en finir rapidement et lâche du lest, et même davantage qu’il ne souhaitait.

C’est pourquoi l’existence des deux approches, dialoguer ou ne pas dialoguer, est un avantage considérable pour les gilets jaunes.

C’est d’ailleurs pourquoi Griveaux et ses supérieurs tentent de faire disparaître l’existence des contestataires les plus durs. Pour n’avoir plus, face à eux, que des interlocuteurs sans grand soutien. Et donc plus facile à réduire...
C'est pourquoi, débattre et ne pas débattre s'imposent. 

 

 

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