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Natures Paul Keirn NATURES, SCIENCE & TRADITIONS, CONSOMMATION & SANTÉ

Le scandale des faux chiffres de l’inflation - Novembre 2021

24 Novembre 2021 , Rédigé par Paul KEIRN

Le scandale des faux chiffres de l’inflation - Novembre 2021

A l’heure où tout indique malheureusement que l’inflation réelle 2022 avoisinera les 5 à 8 %, voire davantage, réduisant d’autant le pouvoir d’achat de tous, nous avons choisi de revenir sur un vrai problème : la calcul de l’inflation par l’INSEE. Un calcul que beaucoup de spécialistes de l’économie, de droite comme de gauche, considèrent comme bien inférieur à ce qu’il est en réalité. Certains parlent même de manipulation, de mensonge voire d’arnaque !

-------------------------------------Depuis la rédaction de cet article----------------------------

« 8.5% l’inflation officielle selon “l’indice européen des prix à la consommation ! » L’édito de Charles SANNAT

LE POUVOIR D’ACHAT, RESTE A VIVRE

Qu’est ce que le « pouvoir d’achat » ? Pour un ménage, le pouvoir d'achat mesure sa capacité à consommer grâce à son « revenu disponible ». Tout se passe comme sur une balance : sur un des plateaux, on place tous les revenus. Les revenus de votre « foyer ». Et sur l’autre plateau toutes les dépenses dites « incompressibles » ou « engagées » (par contrat) encore appelées « dépenses contraintes » : le loyer ou le remboursement d’un prêt immobilier (et ses intérêts), l’alimentation, l’automobile, le carburant, l’énergie (fioul, gaz, électricité). Sans oublier ce nouveau budget contraint qu’est le budget communication : les frais de mobile et d’internet. En faisant la soustraction [ensemble des revenus] moins [dépenses contraintes], il reste le revenu disponible, parfois appelé « reste à vivre ». Il permet les dépenses choisies : aller au restaurant, faire plaisir aux enfants, améliorer le quotidien. Bref, mettre un peu de beurre dans les épinards. Vivre !

L’INFLATION

Mais voilà, l’un des plateaux, celui des dépenses contraintes, est constamment alourdi par l’ « inflation ». C’est l’augmentation des prix, entraînant une perte de pouvoir d’achat si les revenus n’augmentent pas d’autant. L’inflation des prix des biens et services augmente quand il y a rareté (à demande constante) ou rareté par augmentation de la demande (à offre constante ou en diminution) ou quand le prix des matières premières augmentent, entraînant une hausse des coûts de production et donc des prix à la consommation. Et toujours quand les salaires, revenus ou retraites n’augmentent pas à hauteur de l’inflation (désindexation des retraites sur l’inflation, par exemple, au hasard...) . A cela peuvent s’ajouter les catastrophes climatiques, de plus en plus fréquentes, entraînant des pénuries et donc de l’inflation. Et donc une perte de pouvoir d’achat.

 

PEAU DE CHAGRIN & GILETS JAUNES

Force est de constater, quoiqu’en disent les présidents successifs, que ce reste à vivre s’est réduit comme une peau de chagrin depuis le premier choc pétrolier (1973), le passage à l’Euro (1er janvier 2002), la crise des « subprimes » (14 septembre 2008), le tout sur fond de mondialisation : les IDE (investissements directs à l’étranger), caractérisant les sociétés transnationales (les fameuses « multinationales ») ont été multiplié par 7 au cours de la décennie 80 !

Un ensemble qui fait qu’aujourd’hui 20 % des français (Source : Figaro Économie novembre 2020) disposent d’un « reste à vivre » égale à zéro le 20 du mois, sont « dans le rouge »...et que les Gilets jaunes ont fait leur apparition sur les ronds-points (17 novembre 2018).

Pour y voir clair, les États de tous les pays mesurent, au mois le mois, l’évolution des prix. En France, c’est l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) qui mesure en permanence le taux de l’inflation en mesurant l’indice des prix à la consommation ou IPC. Ou encore, ce que les médias appellent, « le panier de la ménagère ».

Comment s’effectue le calcul de l’IPC ? Tout est là !

L’INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION

200 000 prix sont relevés tous les mois dans 30.000 points de vente par les enquêteurs de l’Insee, 500.000 sont collectés sur Internet et, nouveauté depuis 2020, 80 millions sont collectés via les les tickets de caisse des grandes surfaces de vente. La liste des produits pris en compte n’est pas publique. Elle est secrète. Celle collecte permet de comparer les prix d’un mois sur l’autre et de voir s’ils augmentent (inflation positive ou « inflation »), restent les mêmes (inflation nulle ou stagflation) ou s’ils diminuent (inflation négative ou déflation). Un outil de veille indispensable.
Jusque là tout va bien !…


LES RAISONS D’UN FAUX TAUX D’INFLATION

Cela fait 50 ans que cela dure ! Histoire de dire qu’il ne s’agit pas ici d’une polémique liée à une quelconque échéance électorale proche. Ce scandale du taux mensonger de l’inflation remonte à l’époque du Président Giscard d’Estaing, au début des années 70, alors que le taux d’inflation réel dépassait certains mois les 10 % !

Il fallait trouver un moyen pour rassurer l’électorat, un « dormez brave gens » efficace et surtout de faire des économies. L’INSEE, Institut national des statistiques et des études économiques, chargée du calcul de l’inflation – sous la tutelle du Ministère de l’Économie - se mit au travail pour raboter la réalité en bonne et due forme, en utilisant les ruses des mathématiques dédiées à l’économie, l’économétrie.

Tout simplement parce qu’en minorant l’inflation, non seulement cela rassure les populations sur l’érosion de leur liquidités (bas de laine, Livret A), mais surtout l’État, quelque soit la « couleur » du gouvernement, fait des économies considérables sur les augmentations annuelles automatiques, dites « indexées sur l’inflation » : allocations chômage, retraites, SMIC, etc. Des dizaines de milliards d’Euros !

COMMENT L’INFLATION EST TRUQUÉE ?

Non seulement elle est truquée mais ce qui est encore plus fort c’est que les sites gouvernementaux eux-mêmes le reconnaissent les ruses utilisées : https://www.economie.gouv.fr/facileco/mieux-comprendre-chiffres-pouvoir-achat# (utiliser le lien raccourci : https://urlz.fr/gO4p). Voici un extrait extraordinaire de cette page internet :

«Par exemple les loyers ne pèsent que 6 % dans le panier de l’Insee. On comptabilise les seuls loyers des locataires qui représentent moins de la moitié des ménages et on ne compte rien pour les propriétaires. Or, la part du loyer pour les locataires représente plutôt de 15 à 20 % de leur revenu »

Oui, oui, vous avez bien lu : le loyer de votre foyer c’est 6 % de vos revenus...dans le mode de calcul hors-sol de l’Insee. C’est 20 % mais on compte 6 %, voilà, c’est comme ça. Cela signifie que, pour un foyer aux revenus moyens (médian pour être précis), le loyer est estimé à 183,60 € par mois. Vous allez dire « tout le monde n’est pas locataire ». Voyons, les accédants à la propriété...

L’IMMOBILIER ? ÇA NE COMPTE PAS NON PLUS !

Vous remboursez un emprunt et ses intérêts ? Cela fait partie de vos dépenses contraintes. Et pas des moindres ! Mais L’INSEE ne tient pas compte de cette dépense dans votre pouvoir d’achat ! Ah bon ? Tout simplement parce que ce n’est pas une dépense de consommation, mais un...investissement. Aaaaah !

Vous avez dû faire appel à un crédit à la consommation, à force d’être dans le rouge à la banque ?. Une lourde charge à rembourser avec des taux élevés. Eh bien cela ne compte pas non plus parce que ce n’est pas une dépense de consommation mais...une « opération financière ».

Un « crédit à la consommation » n’est pas une dépense de consommation ! Que ne le saviez-vous !C’est comme chez les assureurs où une inondation n’est pas un « dégât des eaux »

QUE LES ABSENTS DE L’IPC LÈVENT LE DOIGT !

Ne font pas partis de l’indice des prix à la consommation, je résume :

les prix de ventes des véhicules d’occasion entre particuliers ;
les services de plomberie et d’électricité concernant de gros travaux d’entretien et de réparation (qui sont comptabilisés comme des consommations intermédiaires dans la comptabilité nationale) ;

les travaux d’agrandissement ou de transformation du logement (considérés ici comme une formation de capital) ;

les services hospitaliers privés ;

les services de l’assurance-vie ;

etc.
Ne comptent pas non plus, le prix du tabac et encore moins l’obsolescence programmée.

Source : https://www.inc-conso.fr/content/banque/lindice-des-prix-la-consommation-quest-ce-que-cest

 

L’ « EFFET QUALITÉ »

L’évolution des prix de certains biens de consommation se doivent d’être « pondérés », selon l’Insee. Ah bon ? L’inflation brute (chiffres relevés) est pondérée par une formule baptisée « ajustement qualitatif hédoniste» (traduction de Hedonic Quality Adjustment ou HQA, made in USA). L’ Hédonisme étant la doctrine philosophique de la Grèce antique donnant la primauté au plaisir. Voyons comment un « surcroît de plaisir » est utilisé pour réduire artificiellement le taux de l’inflation.

Je vous donne un exemple parlant : un nouveau smartphone, plus cher que celui que vous avez, sera ainsi considéré comme moins cher parce qu'il dispose de plus de fonctionnalités, qu’il est plus puissant, qu’il donne plus de plaisir. Comme si les économètres de l'INSEE disaient : «vous en avez plus pour votre argent, il est donc proportionnellement moins cher » ! Fallait le trouver ! C'est ainsi que le prix d'un ordinateur, comme celui d’un smartphone baisse d’année en année : son prix « pondéré » par « l’effet qualité » est maintenant de…83 €.

Et...25 % des produits testés par l’Insee subissent cet effet qualité.

 

LE PRINCIPE DE SUBSTITUTION

Cela ne suffit pas à réduire artificiellement l’inflation ? Oh ben alors ! Alors l’Insee ajoute le « principe de substitution » que l’on peut résumer par le raisonnement suivant : si l’achat d’un bifteck devient trop onéreux, alors « le consommateur préférera » s’acheter steak haché bas de gamme, donc il ne déboursera pas d’avantage et il n’y a donc pas à considérer qu’il y a inflation sur la viande rouge. Emballé, c’est pesé !

Nos économètres, qui pensent donc à notre place (le « consommateur préférera »). Alors il nous reste de beaux jours : plus de steak haché, mais la viande hachée et pourquoi pas des abats pour animaux hein ! C’est clair : rien n’augmente ! Ou si peu. On comprend désormais pourquoi !

Exclusion de la liste des biens consommés, effet qualité hédonique et principe de substitution : voilà les tours de passe-passe qui assurent la tranquillité sociale. Au moins pour un temps.

En informatique on avait la « réalité augmentée », L’INSEE, par son calcul à la baisse de l’inflation a fait naître un nouveau concept, celui de la « réalité diminuée ». Que personnellement j’appelle mensonge.

SOURCES :

Les adresses internet ont été raccourcies afin de vous permettre d’y accéder plus facilement.

Les liens étant en "blanc sur blanc" et donc invisibles, je les indique sans que ce soit des liens
A vous de copier/coller ces liens dans la barre de recherche de votre navigateur

• Un économiste dénonce le «grand mensonge» du calcul du pouvoir d'achat : https://urlz.fr/gP1W
• L’arnaque du calcul de l’inflation - source :  https://urlz.fr/gP1Z
• L’arnaque du mode de calcul de l’inflation - source : https://urlz.fr/gP3y
• Les mensonges de l’Insee sur l’inflation - source  : https://urlz.fr/gP3A
• Les chiffres truqués de l’inflation - source : https://urlz.fr/gP4e

 

 

 

 

 

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